Storytelling préverbal : quand votre corps raconte déjà une histoire (Partie 1)

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En écrivant cet article, je voudrais continuer à explorer la piste du personal branding. Car si, pour beaucoup, le storytelling reste avant tout affaire de discours, y compris lorsqu’il s’agit du storytelling de soi, sachez qu’en réalité, il n’en est rien. Le storytelling commence bien avant le discours, commence à se structurer dans les gestes de la personne, dans son mode d’être dans le monde, bref, dans la manière dont l’individu s’objective lui-même pour les autres.

Nous savons tous que notre apparence est déjà un vecteur de jugement dans le regard d’autrui : on vous trouvera plutôt coincé, ou au contraire vraiment très à l’aise, on appréciera votre poignée de main ferme, mais pas trop, sans oublier votre tenue vestimentaire, qui pourrait en elle-même remplir des volumes entiers à propos de l’impact de la mode dans votre personal branding.

Bref, ce que vous êtes, où plutôt, la manière dont vous présentez aux autres ce que vous êtes, raconte déjà une histoire, parle déjà de vous, que vous en ayez conscience ou non. C’est là où le storytelling peut être pour vous un outil précieux : un outil qui vous permettra, en élaborant un récit non verbal captivant, de vous montrer sous un jour que vous maitriserez parfaitement. Avant même que vous n’ayez dit le tout premier mot… 😉

Et pour commencer, je vais vous raconter une histoire…

Pour vous faire comprendre mon propos, je vais vous raconter une petite histoire : celle de mon tout premier entretien d’embauche.

Je devais à l’époque avoir une vingtaine d’années, et je vivais à Montpellier depuis environ un an. Pour être tout à fait exact, je vivais dans une situation d’extrême précarité, comme beaucoup de jeunes gens, attirés dans leur jeunesse par le soleil et la plage toute l’année, mais qui réalisent vite que ceux-ci ont un prix, et que le travail est une denrée rare, voire rarissime dans le sud. J’étais donc dans cette ville pourtant si agréable, mais sans pouvoir en profiter le moins du monde, passant de CDD en CDD, ayant fait du temps partiel (voire très partiel !) une véritable religion, et de Pôle Emploi une deuxième maison.

Je commençais à envisager sérieusement un rapatriement express sur Lyon, ma ville d’origine, lorsque contre toute attente, Pôle Emploi me contacte pour me proposer de participer à un énorme recrutement. Organisé dans un grand hôtel de la ville, ce recrutement constitue L’OCCASION de pouvoir enfin travailler.

Le jour du recrutement, dans un état de stress absolu, j’arrive dans les salons de cet hôtel paré de mes plus beaux atours. C’est à dire, vues mes finances de l’époque, de mon jean le moins élimé et d’une chemise repassée par moi-même, c’est à dire, donc, mal repassée. Et là, c’est l’angoisse : je me trouve face à environ 200 jeunes de mon âge, tous tirés à quatre épingles, et tous semblant vraiment bien plus à l’aise que moi (j’étais également à l’époque d’une timidité maladive) !

Me voilà ainsi à attendre, les mains noués, rouge, en sueur, et me répétant en boucle l’ensemble de mes (nombreux) complexes. Et surtout, tous sont là, recruteurs ou candidats, à me regarder amusés, me refusant d’avance, visiblement, le fait d’avoir une chance.

Enfin, mon tour vient : je rentre dans la pièce ou officie celui qui sera dépositaire de mon destin. Celui-ci lève les yeux, sourit avec une moue mi-dégoutée, mi-amusée, et me demande de m’assoir, ce que je fais en pleine liquéfaction. Il griffonne vaguement quelque-chose sur une feuille de papier, lève les yeux, et me dit sèchement : « monsieur, l’apparence physique a-t-elle une quelconque importance pour vous ? »

Fin de l’histoire. Bon, si, finalement j’ai malgré tout été recruté grâce à un autre storytelling ! Mais c’est une autre histoire que je vous raconterai si un jour j’aborde la question de l’entretien d’embauche 😉 . Ce qu’il faut, par contre retenir, c’est que TOUT aurait par contre parfaitement pu s’arrêter là.

Votre corps est le premier narrateur de votre histoire

Le corps est certainement, avant les mots, celui qui parle aux autres le mieux de vous. Et il dresse de vous, malgré tous vos efforts, le portrait le plus risqué puisqu’il est celui de la vérité la plus absolue. Votre corps, peu importent les artifices, vous raconte tel que vous êtes.

Dans le cas de mon entretien d’embauche, alors qu’il s’agissait d’un poste pour VENDRE, l’histoire que mon corps projetait bien malgré moi était aux antipodes du poste recherché :

  • Difficultés à s’exprimer en public
  • Personne peu soignée, peu soucieuse de l’image qu’elle donne
  • Personne peu disciplinée
  • Bref, aucune compétence pour vendre quoi que ce soit…

En effet, vos gestes, que ce soient les mouvements de votre corps, de vos mains, votre regard, exprime déjà votre histoire. Par exemple, si nous nous limitons uniquement aux mains, celles-ci en disent bien plus long sur cous qu’elles n’y paraissent ! C’est ce qu’affirmait, et avec beaucoup d’intuition, Joseph Messinger, initiateur de la PNG (Programmation Neuro-Gestuelle), dans son livre devenu un best-seller absolument incontournable « Ces gestes qui nous trahissent » aux éditions First. Par exemple, tout au long de ce parcours, Joseph Messinger aura effectué tout un travail au coeur de l’assemblée nationale, durant un an, pour décrypter les gestes des politiques : autant dire que la marge d’erreur suite à ce travail avait été quasiment nulle !

Mais les mains ne sont pas les seules à être susceptibles de vous trahir en exprimant autre chose que ce que vous souhaitez. Tout ce que vous êtes constitue une forme de langage qu’il s’avère généralement relativement facile de décrypter.

C’est là où le storytelling peut vous aider… (A SUIVRE !)


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